A JANI
Quand l'astre flamboyant nonchalemment s'élance,
Dans le ciel indigo, lorsque le jour parait,
Que de ses rayons d'or, la nature indolente,
Devant tant de grandeur et de magnificience,
Etait-ce trop Jani, qu'admirer sa beauté ?
Lorsqu'au creux d'un vallon, caché sous la ramure,
L'oiseau lyre s'ébat, roucoulant tendrement,
Que cet air mélodieux en un secret murmure,
Sait vous pénétrer l'âme avec ravissement,
M'assimilant alors au sein de sa verdure,
Etait-ce trop Jani, qu'en écouter son chant ?
Lorsque s'étend léger, flottant sur la rivière,
Ce voile archanéen qui souvent s'y suspend,
La fraîcheur du matin, son odeur de bruyère,
Les myriades d'oiseaux s'éveillant en pépiant,
Dans cet écrin d'argent, ouaté de beaux mystères,
Etait-ce trop Jani, qu'y louer ces instants ?
Combien n'est-il pas doux, quand la lune argentée,
De sa clarté blafarde, projete ses rayons,
Que la voute céleste d'étoiles pavoisées,
Vous conseille, aimez-vous ! à l'inverse d'Orion,
Ce baiser de la nuit à peine déposé,
Etait-ce trop Jani, le cueillir pour de bon ?
Devant tant de grandeur, de beauté, de lumière,
Devant tout ce mystère de la vie envoutant,
Etait-ce trop Jani, qu'en louer Dieu le père ?
Etait-ce trop Jani, s'humilier en priant ?
Kaki Sainte Anne
L'imagination est fertile, l'amour en est le moteur !